Un poète

Un homme à sa fenêtre interroge l’horizon
Quelques toits, trois arbres nus, un petit jardin
Le bruit connu des voitures qui s’en vont.

Un homme à sa fenêtre se remet à écrire
Une phrase déjà, trois mots, un frémissement
Dehors, un volet bat sans cadence ni désir.

Un homme à sa fenêtre, sans hâte, s’interroge
C’est au tour du chat de feuler sans raison
La chambre est pleine de livres empilés et borgnes.

Un homme à sa fenêtre, surpris de son sourire,
Engage peu à peu sur le chemin voulu
Des mots qui attendent, attentif au plaisir.

Un homme à sa fenêtre lentement s’éveille
Et relève la tête en retenant son souffle
Il faut déjà mêler les couleurs qui sommeillent.

Un homme à sa fenêtre dont le ciel s’embrume
Interpelle l’oiseau sur les branches du sapin
Dont les mains sans effort viennent caresser les plumes.

Un homme à sa fenêtre interroge l’horizon
Et sans tristesse embrasse en un même regard
Les couleurs du poème sans rime ni raison.

Comments

[Lorraine]

J'éprouve une poénitude à découvrir cet homme à sa fenêtre qu'il me semble être à sa place et tout voir par ses yeux. C'est un pouvoir étrange, la poésie, nous emporter soudain parce que des motsd sont écrits, vers un univers auquel nous étions aveugle, peut-êtrei

Merci encore, le guetteur,

Lorraine

[le guetteur]

Merci pour ces gentils commentaires
Bises

[Scrib...]

Merci de guetter ainsi le monde, j'aime beaucoup.

[Nathalie]

Les fenêtres inspirent les poètes.
Qu'elles soient ouvertes ou bien fermées, elles invitent à la rêverie.

Ce poème est très joli!