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Le guetteur mélancolique
Le guetteur mélancolique
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15 mars 2006

Hommage à Guillaume Apollinaire

apollinaire_soldat
Le pain lève
La France
Paris
Toute une génération
Je m'adresse aux poètes qui étaient présents
Amis
Apollinaire n'est pas mort
Vous avez suivi un corbillard vide
Apollinaire est un mage
C'est lui qui souriait dans la soie des drapeaux aux fenêtres
Il s'amusait à vous jeter des fleurs et des couronnes
Tandis que vous passiez derrière son corbillard
Puis il a acheté une petite cocarde tricolore
Je l'ai vu le soir même manifester sur les boulevards
Il était à cheval sur le moteur d'un camion américain et
brandissait un énorme drapeau international déployé
comme un avion
VIVE LA FRANCE

Les temps passent
Les années s'écoulent comme des nuages
Les soldats sont rentrés chez eux
A la maison
Dans leur pays
Et voilà que se lève une nouvelle génération
Le rêve des MAMELLES se réalise !
Des petits Français, moitié anglais, moitié nègre, moitié
russe, un peu belge, italien, annamite, tchèque
L'un à l'accent canadien, l'autre les yeux hindous
Dents face os jointures galbe démarche sourire
Ils ont tous quelque chose d'étranger et sont pourtant bien
de chez nous
Au milieu d'eux, Apollinaire, comme cette statue du Nil,
le père des eaux, étendu avec des gosses qui lui coulent de
partout
Entre les pieds, sous les aisselles, dans la barbe
Ils ressemblent à leur père et se départent de lui
Et ils parlent tous la langue d'Apollinaire

Blaise Cendrars
                                    Paris, novembre 1918

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Commentaires
L
Merci pour le commentaire, le poème de Tzara et le lien qui nous conduit à cette revue SIC, une mine de documents et d'hommages à la mémoire de Guillaume Apollinaire...<br /> Tellement intéressant que je vais sans doute, si vous le permettez, en faire un article publié dans la catégorie dédiée à ce formidable poète.
Répondre
Y
Ce poème de Cendrars avait été écrit pour la revue dadaïsante SIC (Sons Idées Couleurs), qui en 1919 avait publié un numéro spécial en hommage à Apollinaire, fraichement disparu.<br /> <br /> On trouve cette revue, ainsi que tous les autres numéros, par ici : http://sdrc.lib.uiowa.edu/dada/Sic/37_38_39/index.htm<br /> <br /> Parmi tous les hommages rendus, c'est celui de Tzara qui me parait le plus touchant :<br /> <br /> "LA MORT DE GUILLAUME APOLLINAIRE<br /> <br /> nous ne savons rien<br /> <br /> nous ne savions rien de la douleur<br /> <br /> la saison amère du froid<br /> creuse de longues traces dans nos muscles<br /> il aurait plutôt aimé la joie de la victoire<br /> sages sous les tristesses calmes en cage<br /> ne pouvoir rien faire<br /> <br /> Si la neige tombait en haut<br /> si le soleil montait chez nous pendant la nuit<br /> pour nous chauffer<br /> et les arbres pendaient avec leur couronne<br /> - unique pleur -<br /> si les oiseaux étaient parmi nous pour se mirer<br /> dans le lac tranquille au-dessus de nos têtes<br /> ON POURRAIT COMPRENDRE<br /> la mort serait un beau long voyage<br /> et la vacance illimitée de la chair des structures des os<br /> <br /> TRISTAN TZARA.
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L
Tu m'as dit si tu m'écris<br /> Ne tape pas tout à la machine<br /> Ajoute une ligne de ta main<br /> Un mot un rien oh pas grand chose<br /> Oui oui oui oui oui oui oui oui<br /> Ma Remington est belle pourtant<br /> Je l'aime beaucoup et travaille bien<br /> Mon écriture est nette est claire<br /> On voit très bien que c'est moi<br /> qui l'ai tapée<br /> Il y a des blancs que je suis seul à savoir faire<br /> Vois donc l'oeil qu'à ma page<br /> Pourtant, pour te faire plaisir j'ajoute à l'encre<br /> Deux trois mots<br /> Et une grosse tache d'encre<br /> Pour que tu ne puisses pas les lire.<br /> <br /> Blaise Cendrars<br /> <br /> Cordialement
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L
C'est exact, c'est une interligne !<br /> Merci d'avoir pris en compte mon commentaire (:<br /> <br /> Je ne connaissais pas ce poème, et j'avoue qu'il m'a fait rire, <br /> tant à son allusion aux "blancs que je suis seul à savoir faire", <br /> qu'à sa parfaite réponse à mon précédent commentaire...<br /> <br /> Ne vous y prenez pas, je n'ai même fait exprès de rimer! Mais pour continuer sur cette voie bien amicale, je vous laisse (re)découvrir un petit poème en parfait parallèle avec ce qui précède :<br /> <br /> Rire<br /> <br /> Je ris<br /> <br /> Je ris<br /> Tu ris<br /> Nous rions<br /> Plus rien ne compte<br /> Sauf ce rire que nous aimons<br /> Il faut savoir être bête et content<br /> <br /> Cordialement
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L
Bien pris note de vos remarques, je m'emploierai à corriger le texte très bientôt... Le blanc typographique correspond-il à l'interligne ?<br /> <br /> J'aime beaucoup Cendrars aussi... et pour vous donner raison, citons donc le poète<br /> <br /> "Ma Remington est belle pourtant<br /> Je l'aime beaucoup et travaille bien<br /> Mon écriture est nette est claire<br /> On voit très bien que c'est moi<br /> qui l'ai tapée<br /> Il y a des blancs que je suis seul à savoir faire"<br /> <br /> Bien à vous
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