Guerre de basse intensité au Chiapas : terrorisme d’État et paramilitaires
[Dès novembre 2006, un certain nombre d’organisations et
associations européennes qui suivent depuis longtemps l’évolution de la
situation au Chiapas exprimaient leur préoccupation face à la
recrudescence des violences orchestrées par des groupes paramilitaires
contre des communautés indiennes au Chiapas. L’attaque perpétrée contre
la communauté de Viejo Velasco Suárez, qui a causé quatre morts et
plusieurs disparitions aurait dû alerter sur l’urgente nécessité de
promouvoir par le dialogue une solution capable de désamorcer les
conflits dont l’origine principale réside dans une injuste politique
d’accès à la terre. Pourtant, en adoptant une attitude
partiale et indulgente à l’égard des agresseurs, les autorités ont
démontré une fois de plus avoir choisi leur camp.
Depuis lors, les attaques et les menaces d’expulsions
concernant parfois des communautés entières se multiplient. Elles
concernent principalement des zones dans lesquelles, en l’absence de
politiques agraires, les terres ont été occupées par des paysans
indiens au moment du soulèvement zapatiste de 1994.
Durant toute cette période, les gouvernements
successifs n’ont eu de cesse de récupérer ces terres, en grande partie
administrées par les conseils de bon gouvernement qui fonctionnent au
sein des communes autonomes zapatistes. Toutes les stratégies utilisées
pour en reprendre le contrôle, qu’il s’agisse du redécoupage municipal,
de la distribution clientéliste de projets de développement, de la mise
en place de programmes de
parcellisation des terres collectives ont eu pour conséquence
d’approfondir la division des communautés. Face à l’échec des
politiques institutionnelles, les autorités ont recours aux groupes
paramilitaires, qui
n’hésitent pas à mettre à feu et à sang les zones qu’ils espèrent
pouvoir mettre sous leur coupe. Masquant leur véritable nature sous
divers sigles (MIRA, Chinchulines, OPDDIC, UCIAF, Paz y Justicia, URCI,
etc.) qui leur
confèrent le caractère légal d’organisations œuvrant au développement
communautaire, certains de ces groupes bénéficient de subventions
gouvernementales, de protections de la part de personnalités politiques
dont
ils servent les intérêts, lesquels en échange leur garantissent
l’impunité pour tous les méfaits et crimes commis.]
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