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Le guetteur mélancolique
Le guetteur mélancolique
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14 mai 2007

La droite, comme on l'aime !

supdupont2    Etrangement, à en juger par le gratin réuni dimanche soir place de la Concorde pour célébrer la victoire de Nicolas Sarkozy, on aurait pu imaginer avoir remonté le temps jusqu’au milieu des années 70. Du reste, et même si cela ne revêt pas une importance capitale, tous les "artistes" (comme on dit) qui soutenaient le candidat UMP, de Johnny Halliday à Enrico Macias, en passant par Doc Gyneco ou Christian Clavier (sans parler d’"écrivains" comme l’inénarrable José Frèches), qu’ils aient été présents ou pas dimanche, ne sont pas précisément ceux qui, dans leur disciplines respectives, brillent le plus par leur audace "artistique" — sans même parler de modernité, terme sans doute un peu trop fourre-tout. Un des meilleurs tours de passe-passe du nouveau président réside dans cette formidable capacité, qu’il a exploitée jusqu’à la corde, et qui est à mettre au crédit de son habileté politicienne : maquiller le vieux pour lui donner l’apparence du neuf, incarner la rupture après des années de responsabilité politique, la nouveauté avec  le soutien de Giscard et Raffarin, la modernité avec l’appui  de Didier Barbelivien et Mireille Mathieu, voire l’honnêteté avec celui de Bernard Tapie (il n’a tout de même pas poussé le paradoxe jusqu’à incarner le bon goût avec Bigard). Et le plus étonnant, c’est que, apparemment, ça marche. Mais ne nous y trompons pas : la France qui a gagné hier soir, ce n’est pas tant la France audacieuse et moderne, débarrassée des supposés archaïsmes de mai 68 et d’une intelligentsia de gauche (le nouveau président préfère le terme de "gauchiste") idéologiquement paralysante, que la France profonde et un peu ringarde de la beaufitude, du journal de Jean-Pierre Pernaud et du terroir, du "bon sens" raffarinien et de la fausse bonhommie pompidolienne. Dimanche soir, il ne manquait plus que Danièle Gilbert — qui après tout était peut-être présente elle aussi, allez savoir.

Extrait de l'excellent article de Christian Garcin à lire sur le site de Thierry Lenain

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Commentaires
L
Pour ce qui concerne la lecture de la lettre de Guy Môquet aux lycéens, voici ce qu'en pense Thierry Lenain sur son site :<br /> [C'est très bien, la lecture aux lycéens de la lettre de Guy Môquet. Ça permettra de rappeler que si ce jeune résistant a pu être été exécuté par des soldats allemands, c'est qu'il avait été, au préalable et en tant que militant communiste, arrêté et passé à tabac par des policiers français, et que son arrêt de mort avait été ensuite signé par le ministre de l'intérieur français du gouvernement français. A moins, évidemment, que d'ici là une loi n'interdise ce rappel au prétexte qu'il constituerait une incitation délictueuse à la repentance.]<br /> Ah, on n'a pas fini d'en voir !<br /> Merci de ton commentaire.<br /> A+
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C
Très juste, j'ai eu aujourd'hui l'impression d'une sérieuse régression. <br /> Sans doute à cause de la cérémonie au Bois de Boulogne, où il a été décidé que la dernière lettre de Guy Môcquet serait désormais lue chaque année dans tous les lycées, ce qui m'a rappelé les 11 novembre de mon enfance où, enfants des écoles frigorifiés dans le vent ou sous la pluie, nous répondions "Mort pour la France" à chacun des noms de la litanie gravée sur le monument aux morts ! <br /> Peut-être aussi parce que j'ai craint un instant, pendant son discours, lorsqu'il a dit "...Exigence de réhabiliter les valeurs du travail,..." qu'il continue sur "la famille et la patrie".<br /> J'ai vraiment l'esprit tordu, non ?
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