Sauvage répression policière à Oaxaca le 16 juillet 2007
À tous les collectifs et à toutes les organisations et personnes de l’Oaxaca, du Mexique et du monde,
À l’Autre Campagne,
Aux organismes mexicains et aux organismes internationaux des droits humains,
Aux moyens de communication,
"Voces Oaxaqueñas Construyendo Autonomía y Libertad" (Voix de l’Oaxaca construisant l’autonomie et la liberté, VOCAL) demande votre intervention urgente face à l’arrestation de Silvia Gabriela Hernandez Salinas et de Maria Guadalupe Sivaja Ortiz, interpellées alors que l’on fêtait la Guelaguetza populaire dans la ville d’Oaxaca.
Silvia Gabriela Hernandez Salinas est membre de VOCAL, diplômée de sociologie de l’Université autonome Benito Juárez d’Oaxaca (UABJO) et chercheuse dans la même discipline. Elle est également adhérente de l’Autre Campagne.
Originaire d’Oaxaca et âgée de vingt-quatre ans, c’est une militante de la lutte sociale ayant fait ses études à l’UABJO que ses collègues, ses professeurs et ses proches décrivent comme une étudiante exemplaire. Elle écrit des articles dans différents médias, est aussi poète et a effectué plusieurs recherches dans sa partie. Actuellement, elle participe à un projet agricole de VOCAL.
Voix de l’Oaxaca construisant l’autonomie et la liberté (VOCAL) est un lieu carrefour d’une extrême diversité, actif, rassemblant des individus et des collectifs variés, tous impliqués dans le mouvement social de l’Oaxaca. [...]
Au soir du 15 juillet, il a été décidé en commun accord d’organiser une concentration sur le zócalo (la grand-place) d’Oaxaca le lendemain 16 juillet, dès 8 heures du matin, pour célébrer la fête populaire de la Guelaguetza. Vers 10 heures du matin, c’est de là que partit un cortège devant remonter la rue Porfirio Díaz jusqu’à l’avenue Niños Héroes dans le but d’y célébrer cette fête populaire, de manière entièrement pacifique, au Cerro del Fortín. À hauteur de l’Hôtel Fortín Plaza, la marche était attendue par un contingent de plusieurs centaines de policiers appartenant à différents corps, dont des membres des forces armées. La marche-célébration y est arrivée, au son des fanfares, et dès les premiers instants ses participants ont cherché à entamer un dialogue avec les forces de l’ordre pour qu’elles permettent au cortège de passer afin de commencer les festivités prévues. La police s’y est refusée et la célébration s’est effectuée directement sur l’avenue, au croisement de l’avenue Venus et de l’avenue Niños Héroes.
Au moment de la danse des Chinas oaxaqueñas, on a reçu la première grenade lacrymogène d’un tir en rafale qui a dispersé les danseurs et une grande partie du cortège de près de 3 000 personnes formé notamment d’enseignants, de collectifs, de groupes de jeunes, de personnes âgées et d’enfants. Plusieurs compañeros ont répondu à cette agression en jetant des pierres. La police a continué à lancer des gaz et aussi des pierres et plusieurs coups de feu émanant des forces de l’ordre ont été rapportés. Alors que les gens se dispersaient par l’avenue Niños Héroes et les rues du centre-ville, ainsi qu’à travers les quartiers de la Colonia Xochimilco et de la Colonia Estrella, les effectifs de police ont entamé leur opération et ont commencé à les poursuivre, procédant à plusieurs arrestations en différents points. À cette heure, on signale un mort [information démentie par la suite], plusieurs blessés [certains dans un état critique, dont Emeterio Merino Cruz, enseignant arrêté puis sauvagement frappé par la police (scène photographiée et filmée) qui l’a envoyé à l’hôpital dans le coma, c’est son décès qui avait d’abord été annoncé], dont des reporters de la presse nationale, et 30 arrestations, dont plusieurs disparus car ils ne sont enregistrés dans aucun commissariat ou caserne et on ne les a pas non plus localisés dans un centre de réclusion.
NOUS CRAIGNONS POUR LA SÉCURITÉ DE CES PERSONNES ET NOUS REDOUTONS QUE DES VIOLATIONS DES DROITS HUMAINS FONDAMENTAUX AIENT LIEU.
Silvia Gabriela Hernandez Salinas s’est toujours caractérisée par son soutien désintéressé à la lutte des peuples et de la société de l’Oaxaca, auquel elle a contribué dans diverses activités sociales et culturelles. Le 16 juillet 2007, au moment de son arrestation, elle effectuait un travail de documentation de cette fête populaire et était munie d’une caméra, son outil de travail principal.
Maria Guadalupe Sivaja Ortiz, âgée de vingt ans, participe activement au mouvement social actuel à Oaxaca et elle se trouvait dans la marche-célébration pacifique quand les forces policières ont commencé l’agression, nous avons peu de données sur sa détention, mais nous savons qu’elle se trouve maintenant à la disposition du Ministère public.
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