L’arbre ou la forêt
Je vous apporte la voix des femmes et des hommes zapatistes de l’EZLN.
La voix d’une poignée de femmes et d’hommes, en grande majorité des
indigènes, qui vivent et luttent dans les montagnes du Sud-Est
mexicain, ce lieu le plus reculé de notre pays. En ce qui nous
concerne, nous nous consacrons à subvertir l’ordre établi, à
scandaliser les bonnes consciences et à mettre le monde sens dessus
dessous. De notre part à tous et à toutes, nous les plus petits,
recevez ce salut.
Les commentateurs en tout genre ont pour coutume
d’utiliser cette expression qui dit que « c’est l’arbre qui cache la
forêt ». Ou inversement. Devant une telle situation, il nous reste la
possibilité de regarder les deux... ou d’aller voir ailleurs.
Même s’il est vrai qu’en ce qui concerne la terre, ou
le territoire dans le sens le plus large, comme nous l’a expliqué d’une
façon claire et nette le Congrès national indigène, il semble de plus
en plus difficile de trouver un arbre, pour ne rien dire de forêts. Qui
plus est, il est rare aujourd’hui dans les campagnes mexicaines de
trouver des paysans ejidatarios ou comuneros, sans parler de terres ejidales ou communales.
Alors, puisque nous ne trouvons ni les uns ni les autres, cherchons donc et trouvons la cause de leur disparition. [...]
En nous rendant dans différents recoins du Mexique d’en bas, nous avons
pu voir un territoire ravagé, dont les ruines étaient parfois encore
fumantes, tandis qu’ailleurs les constructions du conquistador, le
grand capital, se dressaient déjà à l’emplacement de ce qui était
autrefois un champ cultivé, des villages de pêcheurs, des terres
communales et des ejidos, des territoires
indigènes. En maintes occasions, nous avons entendu parler de villages
entiers devenus déserts, leurs habitants originels partis vivre et
travailler dans des terres très lointaines en terme de distance, de
langue et de culture. [...]
Un territoire peuplé de fantômes qui errent parmi les ruines de ce qui
fut autrefois la campagne mexicaine, voilà ce que laisse derrière lui
le capitalisme sauvage, le néolibéralisme, sur son passage dans sa
nouvelle guerre de conquête de notre pays : la guerre de pillage et de
destruction de la terre et du territoire...
LIBERTÉ ET JUSTICE POUR ATENCO !
LIBERTÉ ET JUSTICE POUR L’OAXACA !
Sous-commandant insurgé Marcos.
Mexique, juillet 2007.
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