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Le guetteur mélancolique
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1 décembre 2007

L'arrestation de Marina Petrella est une entorse grave au droit d'asile

TardiArrêtée en août dernier et placée sous écrou extraditionnel, Marina Petrella, ancienne des brigades rouges, bénéficiait depuis quinze ans de la politique d'asile des italiens des années de plomb. « Elle est arrivée en France en pleine lumière, après s'être présentée à tous ses procès, et l'asile lui a été offert en toute connaissance de cause », explique Irène Terrel son avocate. La cour d'appel doit examiner le dossier vendredi 30 novembre. Un site de soutien s'est créé.

« Marina Petrella a été arrêtée par hasard. Elle se présentait dans un commissariat de police pour déposer une plainte. Une fiche est sortie. A partir de cette fiche, une procédure d'extradition s'est enclenchée. Elle s'est retrouvée le lendemain sous écrou extraditionnel. Marina Petrella est arrivée en 1993 dans le cadre de la politique d'asile de la France initiée par François Mitterrand. En vertu de laquelle les réfugiés italiens des années de plomb qui arriveraient, tourneraient la page, se signaleraient aux autorités, bénéficieraient d'un asile et ne seraient pas extradés. C'est ce qu'on a appelé la doctrine Mitterrand. Et c'est devenu la politique internationale de la France, au fil des gouvernements, de droite comme de gauche, qui se sont succédés. Jusqu'en août 2002, ces gens ont bénéficié toutes couleurs politiques confondues, d'un asile juridiquement consolidé, puisqu'ils ont obtenu des titres de séjour, en toute connaissance de cause et dans la transparence sur leur situation judiciaire italienne. Ils ont vécu ici au grand jour en se signalant aux autorités dès leur arrivée. C'est le cas de Marina Petrella qui est arrivée en 1993, et qui a vécu quinze ans ici, a fondé une famille, a eu un enfant français, une petite fille née en France, un enfant de l'asile. Elle a travaillé comme assistante sociale pour des collectivités territoriales, et s'est particulièrement investie en banlieue dans l'aide des personnes défavorisées. Et on l'arrête brusquement, au mois d'août 2007, sur une demande d'extradition qui datait de 1994 et que la France n'avait pas exécuté.»

Entretien à écouter et à lire sur Contre Journal

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