Zébulon 1er et les perroquets
A peine remis de son débat foireux sur l'identité nationale et de sa déroute électorale aux régionales, Zébulon 1er s'est aussitôt empêtré dans les rumeurs vaudevillesques avec sa Carlita chérie. L'homme, qui n'a aucune imagination, a donc décidé de reprendre son cheval de bataille favori, la sécurité, c'est-à-dire la banlieue, les jeunes et la burqa, espérant sans doute se refaire une santé avec ces thèmes éculés. Assurément, tout le monde allait rigoler !
Eh bien non, les médias, fidèles à eux mêmes, lui emboîtent le pas et lui offrent une nouvelle fois une chambre d'écho inespérée. Il n'y en a plus ces jours-ci que pour les déclarations fracassantes de Nicolas le petit comme si le type qui squatte le palais de l'Elysée depuis trois ans n'avait pas d'ores et déjà grillé toutes ses cartouches. Et les experts, les édiles, les élus, les éditorialistes, bavards comme des pies et sérieux comme des papes, se relaient au micro pour commenter les futurs projets de loi ou étalent leurs points de vue dans les journaux qui n'ont sans doute rien de mieux à faire.
Pendant ce temps, les chômeurs, les fin de droit, les sans papiers, les fonctionnaires, les agriculteurs, les sans toits, les jeunes, les précaires, le peuple dans sa grande majorité est passé par pertes et profits. Dernier exemple marquant, les sinistrés de la tempête Xynthia (sans doute un grand nombre d'électeurs de Sarko d'ailleurs, découvrant la brutalité de ses méthodes) qui peuvent toujours attendre les subsides promis, il n'y a plus un sou dans les caisses (la dette française est devenue abyssale) et le fonds de prévention des risques naturels majeurs (dit fonds Barnier) est quasiment vide.
Perdu dans ses habits trop grands, Naboléon n'a jamais été à la hauteur. Son bilan économique, social et politique est catastrophique, l'école, l'hôpital, la justice, les services publics, tous ravagés. Nous allons payer cher les dérives autoritaires de ce bouffon incompétent mais rien n'y fait, les mauvaises habitudes sont prises et les journalistes (ceux qui ne pointent pas au chômage) continuent de faire la seule chose pour laquelle on les paie désormais, les perroquets.
Pour finir, citons Alexandre Vialatte qui était un homme avisé : "Le père Ubu gouverne une moité du monde. L'autre moitié est gouvernée par Fantômas. Ce qui reste appartient au sage. Et c'est ainsi qu'Allah est grand."