Outrage et rébellion : il en reste un en prison
Putain, y a du monde. En entrant dans la salle, Samy, l’un des cinq détenus dans l’affaire des incidents avec la police lors de la Fête de la musique semble épaté de voir autant de personnes. Pourtant, hier après-midi, le tribunal n’a pas jugé l’affaire sur le fond mais devait simplement étudier la demande de mise en liberté des cinq jeunes soupçonnés de violence et d’outrage envers des policiers en attendant leur procès prévu le 8juillet.
Nina. Elle aurait jeté des mouchoirs mouillés sur
les caméras de sa cellule pendant sa garde à vue. Son avocate,
scandalisée, dénonce surtout l’expertise médicale. «Un torchon,
selon elle.On veut créer un personnage « Nina ». On dit qu’elle
est incurable alors qu’elle n’a que 20ans.» La justice accède à sa
requête. Elle est libre.
Adrien. Étudiant poitevin scolarisé à Niort, il a un
passé un judiciaire qui ne joue pas en sa faveur. «J’avais beaucoup
de mal avec l’autorité, j’ai fait des bêtises», admet-il. En
détention depuis le 22 juin, son avocat pense que «l’électrochoc a
déjà été donné». Le tribunal ne l’écoute pas. Il restera en prison
jusqu’au 8 juillet.
Samy. Étudiant en sociologie à Toulouse, il était à la
tête du mouvement lycéen à Poitiers il y a quelques années. Durant sa
garde à vue, il refuse de signe le procès-verbal. Il est remis en
liberté.
Medhi. Educateur et maître-nageur, il a déjà été
condamné dans une précédente affaire avec Samy en avril 2009. Il aurait
tenté de s’étrangler avec un vêtement durant sa garde à vue. «C’était juste pour alerter les policiers de ma détresse.» Il est libre
jusqu’au procès.
Clément. Sans profession. «Il a comparu le 23 juin
avec le visage complètement tuméfié et les yeux au beurre noir»,
rappelle son avocate. SDF durant un temps, il s’en est sorti. «Il y a une crainte de re-désocialisation.» La crainte est levée, il est
libéré.
Dans cette affaire, il y a aussi Evan, une jeune fille impliquée dans la rixe mais qui faisait l’objet d’un contrôle judiciaire. Il est levé. Le 8 juillet, la justice reviendra en détail sur cette fête de la musique qui a mal tourné pour une poignée de jeunes. Dans la salle, il y aura encore du monde.
Bruno DELION (Centre Presse)