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Le guetteur mélancolique
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16 juillet 2010

Ké huelga, radio libre et sociale

ke_huelga





Ké Huelga ("Quelle Grève") est une radio mexicaine née au cours des massives grèves étudiantes de 1999. Basée à Mexico, elle a grandi dans et pour les mouvements sociaux, acharnée à faire entendre les sans-voix et à dénoncer l’ordre néolibéral aux manettes. « Ils ne parviendront pas à faire taire nos pensées et nos voix », écrivaient-ils déjà en 2007, face à des menaces les ayant forcé à délaisser les ondes pour un temps (tout en continuant à diffuser sur Internet).

Aujourd’hui, Ké Huelga lance un appel. Pour dénoncer la grave situation de ce Mexique "en sang", où les voix discordantes sont menacées. Et parce que cette radio évidemment non commerciale - « Là où les médias commerciaux disent "audience", nous disons "camarades" », écrivent-ils plus bas - , est dans l’impasse économique : elle a besoin d’un coup de main  pour survivre (pour faire un don, c’est ici) et en appelle à la solidarité. Dans tous les cas, nous t’incitons fermement à laisser traîner tes oreilles sur les ondes de Ké Huelga, radio rafraichissante et combative, fond sonore parfaitement adapté à la lecture de cet article.

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Le Mexique est en sang. Parallèlement à la soi-disant "guerre contre les narcos", nous voyons se teinter de vert olive le territoire de notre pays. La militarisation fait partie de la guerre mondiale que les États-Unis ont engagée après le 11 Septembre, en se fabriquant de nouveaux ennemis : le terrorisme et le narcotrafic. En totale harmonie avec ses maîtres du Nord, le gouvernement mexicain s’est lancé dans sa propre guerre, en créant un État policier et en criminalisant la protestation sociale.

La militarisation débouche sur des formes de contrôle social qui n’ont rien à envier à celles qu’utilisaient les dictatures des années 1970 : des caméras vidéo aux salles de torture, en passant par les disparitions et les massacres, le régime fait usage de tout ce qui est en son pouvoir pour mettre en place de nouvelles conditions d’esclavage. À la barbarie des décapitations, des disparitions de corps, enroulés dans des couvertures (encobijados) ou dissous dans la soude (pozoleados) et autres pratiques sauvages dont les médias se servent pour alimenter la peur de la société, viennent s’ajouter les "technologies avancées" de l’espionnage électronique (téléphone et Internet), ainsi que les propositions d’importation de mercenaires « qui sont, eux, parfaitement capables » d’exterminer les criminels. De la sorte, la peur et le silence se présentent comme les recettes magiques sorties des manuels de la guerre psychologique pour habituer les médias à « l’autocensure ». Ainsi, la population est également de moins en moins sensible à la violence étatique ou paramilitaire qui s’exerce à l’encontre des mouvements sociaux.

Il peut sembler excessif de parler de "nouvel esclavage", mais tel est le pari des puissants : les grands chefs d’entreprise, mexicains ou étrangers, le gouvernement des États-Unis et les néolibéraux du Mexique sont déterminés à faire tomber tous les obstacles qui les empêchent d’augmenter leurs profits et leur contrôle sur notre pays. Il s’agit de s’approprier les richesses naturelles et d’exploiter encore plus les travailleurs mexicains. Il y a pléthore d’exemples en la matière. Voyons de près l’étendue de l’offensive des patrons et des hommes politiques contre l’ensemble de la population [...]

Le texte très complet est à lire ici, Article XI

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