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Le guetteur mélancolique
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18 juillet 2010

Poitiers 21 juin, presse et justice plus nuancées...

Logo2CAR_1024x346Si la presse, à chaud et sous la pression des événements ne dispose pour donner l’information que des éléments fournis par la police, elle le fait surtout au début des «  affaires » . Que ce soit pour le 10 octobre ou pour le 21 juin à Poitiers, ces mêmes médias ont peu à peu infléchi cette ligne pour prendre en compte les versions émanant d’autres interlocuteurs, faisant ainsi des analyses plus pluralistes et plus nuancées.

En va-t-il de même pour la justice ? Concernant le 10 octobre, cette dernière ayant immédiatement suivi ce que lui servait la police a condamné lourdement, et elle n’est pas, par la suite, revenue sur ces peines disproportionnées. Pouvait-elle d’ailleurs vraiment le faire ? Il semblerait que non : ç’aurait été désavouer la police. Elle s’est pourtant, par là, largement décrédibilisée. Car enfin, mettre en prison sans preuves des personnes qui n’avaient jamais été condamnées et qui étaient connues pour leur engagement politique, et surtout confirmer cette décision en appel trois mois plus tard, a montré aux yeux de tous – y compris de la presse – une justice couvrant la police et aux ordres du ministère de l’Intérieur.

La justice, y compris le parquet, peut pourtant ne pas s’aligner sur la police. On l’a vu en mars dernier où Nina a été relaxée suite à l’appel du procureur : durant ce procès, l’avocat général a suggéré une telle fin, en démontant tous les éléments de l’accusation parce que la procédure n’avait pas été suivie correctement, et en s’en remettant au tribunal.

En ce qui concerne le 21 juin, les accusés, forts de ce qui s’était passé en octobre dernier, ont refusé la comparution immédiate. Ils et elles ont été jugés le 8 juillet lors d’un procès marathon qui a parfois été critiqué pour sa durée. Mais l’attitude pointilleuse du président n’était-elle pas la seule façon d’éviter la justice expéditive précédemment exercée ? Lors de ce procès au long cours, les incohérences et contradictions dans les déclarations des policiers sont clairement ressorties, en particulier celles du commissaire Papineau, Directeur Départemental de la Sécurité Publique. Et de même leurs omissions – comme faire état d’une condamnation antérieure de l’un d’eux pour violences sans préciser qu’il avait été relaxé, n’étant en rien responsable de ces violences. Et bien d’autres éléments sont apparus nettement : que l’accusation reposait sur les seuls témoignages des policiers, également partie civile, alors que d’autres personnes avaient été témoins des événements – la défense en a ainsi produit six ; que l’enquête sur le terrain avait été inexistante… et surtout que les choses ne s’étaient pas passées comme l’accusation le prétendait, mais bien comme les prévenus et leurs avocats ne cessent de le dire : c’est un véritable tabassage policier de militants et militantes connus pour leur engagement politique qui a eu lieu lors de la Fête de la musique à Poitiers !

Source Antirep86

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