Tabassage gratuit
Amandine passait hier devant le tribunal correctionnel pour avoir, le 22
juin dernier, collé des affichettes dans le centre-ville portant ces
mots : “FÊTE DE LA MUSIQUE, tabassage gratuit de la police envers
des passants place de la Liberté sous la direction de Papineau. Est-ce
normal ?” Elle avait en effet été, au cours de la nuit précédente,
témoin de l’interpellation très violente de six jeunes gens sur cette
place à l’issue de la Fête de la musique. Le tribunal a retenu la
culpabilité d’Amandine : il l’a condamnée (en l’absence de ressources et
de casier judiciaire) à 500 € d’amende avec sursis, ainsi qu’à régler
au commissaire Papineau 500 € de dommages-intérêts et 600 € pour ses
frais d’avocat.
Face à la police, revendiquer un tel geste comme l’a fait Amandine en
disant : “Je n’ai fait qu’écrire ce que j’ai vu” ne tient pas. Même si
c’est la réalité, employer le mot “tabassage” et laisser entendre que
les policiers peuvent frapper n’importe quel passant sont diffamatoires…
ainsi que l’a affirmé l’avocat du commissaire Papineau : cela ne peut
conduire qu’à être interpellé et gardé à vue – Amandine l’a été – car,
c’est bien connu, jamais la police ne se conduit de la sorte.[...]
Amandine n’appartient pas à ce “groupe de jeunes Poitevins en conflit
avec la police”, et cela explique la sévérité de sa peine : il s’agit de
dissuader toute personne autre que les éternels militants – d’âges et
de causes diverses – de manifester leur solidarité ou leur écœurement.
Autrement dit, on dresse un cordon sanitaire, un no man’s land autour de
ces dits jeunes et de leurs alliés, pour les isoler, de façon à
effrayer quiconque serait tenté de franchir le no man’s land : ne vous
mêlez pas de ça, ce n’est pas vos oignons – ou vous y laisserez des
plumes !
Source Antirep86