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Le guetteur mélancolique
Le guetteur mélancolique
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28 mars 2011

Livret de contrôle social

LPC
Cliquez sur l'image pour voir le diaporama plutôt édifiant !

Le Collectif National de Résistance à Base Elèves (CNRBE) alerte sur la mise en œuvre d’un fichage informatique d’une nature et d’une ampleur jamais imaginées : celui des compétences depuis la petite enfance et tout au long de la vie. Ces compétences déclinées en sous-compétences, définies par l’Etat comme des connaissances, des capacités et des attitudes, recueillies dans le Livret Personnel de Compétences, vont être attachées à l’identité des personnes par l’intermédiaire de leur matricule et enregistrées dans d’énormes banques de données.

Encore sous forme papier cette année seulement pour le primaire (l’application numérique est prévue pour septembre 2011), déjà sous forme électronique pour le secondaire, le LPC fiche le parcours des enfants tout au long de la scolarité obligatoire. Mais le lycée est aussi concerné avec le « Passeport orientation formation » et certaines universités ont mis en place un Portfolio ou « portefeuille ». Dans le monde du travail, le « Passeport orientation formation tout au long de la vie » fait son apparition. Il s’agit d’un fichage de même nature destiné à suivre la personne tout au long de la vie, en lui ôtant la maîtrise de son CV.

L’Etat projette de remplacer en 2012 ces différents dispositifs par un « Livret de compétences » encore plus intrusif rassemblant dès l’école primaire et tout au long de la vie, les « compétences, acquis, aptitudes, réalisations, découvertes, expériences, engagements », « diplômes, attestations, certifications », acquis en milieu scolaire, familial, associatif, en entreprises, par les collectivités territoriales, les consulats…

La charge de l’éducation est ainsi reportée sur les familles avec toutes les inégalités culturelles et financières que cela comporte, en plus de l’atteinte aux libertés constituée par ce fichage, la mise en danger du fondement même de l’école et la démocratie.

De plus, l’Etat tente d’impliquer les associations en leur demandant de définir des compétences ou en conditionnant des subventions à la validation de compétences, sans les avoir informées qu’il s’agit de participer au fichage de la population.

Si les compétences des élèves en dehors de l’école ne sont pas sans intérêt, c’est le fait qu’elles soient stockées sous forme numérique qui est extrêmement liberticide. Au lieu de valoriser les jeunes par une reconnaissance plus globale de leur personne, on les habitue ainsi à rédiger des curriculum vitae qui n’ont plus aucun rapport avec une éducation émancipatrice, dans un environnement numérique aux parfums de contrôle totalitaire.

Développé dès 1996 par des entrepreneurs européens et soutenu par la Commission européenne, ce projet silencieux résume l’éducation à la préparation au marché du travail et conditionne les élèves et les familles à consommer de l’éducation et de la formation tout au long de la vie.

Le Collectif, suivant en cela les recommandations du Comité des droits de l’enfant des Nations Unies, demande plus que jamais que soit abandonné tout système de fichier centralisé et partageable regroupant des renseignements personnels. Les données nominatives doivent rester dans les établissements scolaires.

Le CNRBE

Retrouvez une version plus argumentée de cet appel sur le site: Retrait base élèves

A lire absolument : Du livret ouvrier au livret personnel de compétences.

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