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Le guetteur mélancolique
Le guetteur mélancolique
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18 mai 2006

Arbres

four_a_pain

Voici la nuit qui m'éteint, me traverse
Quand de sa tête elle touche ma clarté,
Me rend gauche comme un cheval arrêté
Tremblant comme un petit chat sous l'averse.

Tout près de moi si les maisons s'allument,
Je me sens pris dans leur grave bonté.
Les cheminées, les cheminées qui fument
Comme une alerte qu'on n'a pas écoutée.

Jusqu'à l'aurore, dans ces noires racines,
Nous souffrirons - peut-être pour mourir -
Il n'est pas trop des coqs et des clarines
Lorsque le jour viendra nous secourir.

Arbre italien, soliloque feuillage,
Que fais-tu là seul et grand peuplier,
Souffle où la terre devine son visage,
Ombre où la nuit vient tout nous embrouiller ?

Je ne sais plus. J'ai perdu mon sillage,
Le puits, le four croulant sous les figuiers.
Un peu de lune en saurait davantage ;
La lune ne veut pas briller.

Maurice Fombeure (A dos d'oiseau)

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Commentaires
L
Bien d'accord avec toi. Chez Fombeure se cachent de vraies petites merveilles d'une poésie ni absconse ni précieuse mais toujours authentique.<br /> Amicalement<br /> Le guetteur
Répondre
L
Vraiment très beau!<br /> <br /> Lorraine
Répondre
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