Mon oeil !
Les explications données par la Société générale, qui a mis en cause
une fraude d’un seul de ses courtiers pour expliquer une perte de 4,9
milliards d’euros, ne conviennent pas aux experts financiers selon Libération. Extraits :
«Le sentiment des salles de marchés, c’est qu’il n’est pas possible
qu’un individu seul ait pu faire cela. La Société générale aurait
chargé la barque sur le thème de la fraude pour faire passer plusieurs
mauvaises opérations de marché», selon Elie Cohen, directeur de recherche au CNRS.
D’après Marc Touati, économiste chez Global Equities, «tous les
gens qui travaillent dans les banques savent que, quand les pertes
atteignent un certain niveau, on coupe les positions. Des pertes
peuvent atteindre 100-200 millions d’euros, mais 5 milliards, c’est
impossible». «Cela semble un peu gros que pendant toute une année on puisse dissimuler» une telle perte.
Il est «curieux que quelqu’un qui, semble-t-il, n’avait pas de très grosses responsabilités» ait pu seul provoquer de telles pertes, renchérit un analyste d’une société de gestion parisienne. «Ce n’est pas à une personne qui touchait peu pour le secteur, même
pas 100 000 euros, à qui on va confier des portefeuilles extrêmement
importants», justifie-t-il, jugeant que la Société générale est peut-être en train de «charger un pauvre bougre pour faire passer des pertes qui se sont accumulées» au cours de la crise des «subprimes».
Peter Cardillo, analyste d’Avalon Partners à New York, juge difficile,
vu les montants en jeu, que le courtier de la Société Générale, Jérôme
Kerviel, ait pu agir seul… «sauf s’il s’agit d’Einstein».
Ce qui n'est évidemment pas l'avis du directeur de la Banque de France ni celui de Jean-Marc Sylvestre !